Jésus, dernier avatar du Christ Solaire

Le christianisme est la forme christique de l’hébraïsme. Cette idée n’est pas particulière aux dévots du Dieu biblique. Une telle centralisation, sur un messie comme Jésus-Christ n’est pas neuve. Elle existe dans toute la tradition indo-européenne et ses dérivés. Elle est présente dans le védisme, le zoroastrisme, l’Asatru, l’Osirisme, etc. Et les parallèles sont nombreux. À l’origine des analyses actuelles sur ce sujet, il y a l’égyptologue Gerald Massey (1828-1907). Ce membre de l’Ordre des druides était également rationaliste. Avec sa découverte du culte d’Horus, il se lancera dans de nombreuses études de religion comparée :

 

« Le Christ des Evangiles n’est pas un personnage historique, qui souffrit, essaya et échoua à sauver le monde par sa mort. Il est impossible d’établir l’existence d’un personnage historique même en tant qu’imposteur. Car dans ce cas les deux témoins que sont la mythologie astronomique et le gnosticisme s’avèrent être un alibi. Le Christ est une figure populaire qui n’a jamais existé, une figure d’origine païenne ; une figure qui fut le Bélier et ensuite le Poisson ; une figure qui était sous forme humaine le portrait et l’image d’une douzaine de dieux. »

 

Ses travaux sont repris par S Acharya, D. M. Murdoch de son vrai nom. Cette comparatiste des religions, originaire du Kentucky, est professeur de l’école américaine d’étude classique à Athènes. Un résumé de son travail se trouve ici : http://www.truthbeknown.com/francais.htm. On peut regretter chez elle un parti pris contre le christianisme, des réductions malheureuses tentant de rapprocher toujours plus les croyances étudiées. Par exemple, Horus n’a pas ressuscité un personnage nommé El-Azarus. Horus est la réincarnation d’El-Osiris (El-Azar). Mais son étude, tout comme celle de Gerald Massey et d’autres comparatistes comme D. Haagensen, est réelle et sincère. Jésus-Christ est la dernière forme connue du Christ solaire indo-européen.

 

Pour ne pas reprendre les écrits de profanes qui recopient sans vérifier leurs sources, de laïcards candides, de libres-penseurs intolérants et autres fanatiques de l’antithéisme, nous nous limiterons à des exemples que la rédaction connaît bien. Ce qui suit a été réalisé à partir des textes hindous, védiques, eddiques et bibliques. Seul le résumé de Schuré est une source indirecte, mais il est conforme aux enseignements védiques.

Krishna et Jésus


La Vierge Marie et Devakî :
Pour faire ce parallèle, je n’ai qu’à citer le résumé de la naissance de Krishna d'Edouard Schuré. Nos lecteurs, surement plus familiers du christianisme que de l’hindouisme, n’auront pas de mal à reconnaître les parallèles évidents avec la Vierge Marie. « Un jour Dévaki qui vivait dans la forêt parmi les Rishis, tomba en extase profonde. Elle entendit une musique céleste, comme un océan de harpes et de voix divines. Tout à coup le ciel s'ouvrit en abîmes de lumière. Des milliers d'êtres splendides la regardaient et, dans l'éclat d'un rayon fulgurant, le soleil des soleils, Mahadéva, lui apparut sous forme humaine. Alors, ayant été adombrée par l'Esprit des mondes, elle perdit connaissance, et dans l'oubli de la terre, dans une félicité sans bornes, elle conçut l'enfant divin. Quand sept lunes eurent décrit leurs cercles magiques autour de la forêt sacrée, le chef des Rishis fit appeler Dévaki : "La volonté des Devas s'est accomplie, dit-il. Tu as conçu dans la pureté du cœur et dans l'amour divin. Vierge et mère, nous te saluons. Un fils naîtra de toi qui sera le sauveur du monde. Mais ton frère Kansa te cherche pour le faire périr avec le fruit tendre que tu portes dans tes flancs. Il faut lui échapper. Les frères vont te guider chez les pâtres qui habitent au pied du mont Mérou, sous les cèdres odorants, dans l'air pur de l'Himavat. Là tu mettras au monde ton fils divin et tu l'appelleras : KRISNA, le sacré. Et Devaki s'en alla chez les pasteurs du mont Mérou. »

 

Krisha, le Christ védique : Krishna est antérieur à Homère et au prophète Esaïe. Son nom et son histoire sont bien plus anciennes que celle de Jésus.  Son histoire se lit au long des pages védiques et de celles des récits du Mahabharata (la Grande Inde). Il est Dieu incarné, de sang royal et fils de Devakî. Durant son enfance, il échappe par miracle à son meurtre, prémédité par le monarque Kansa. Au 4ème siècle avant J.C., les grecs l’identifient à Hercule. Comme Jésus, Krishna eut un annonciateur peu de temps avant lui. Jésus eut Jean-Baptiste, grand devant l’éternel et annoncé par Zacharie à sa mère Elisabeth. Krishna eut Balarama son frère aîné. Tous les deux sont nés loin de leurs maisons et ont été prophétisés par les astres. Tous les deux furent condamnés à mort par le roi. Kamsa savait que Krishna serait son assassin, quant à Hérode, il avait peur pour son trône. Vishnu prévint Vasudeva le père de Krishna de le faire voyager le long de la rivière Yamuna. Dieu avertit Joseph en songe pour qu’il parte en Egypte. Jésus et Krishna accomplirent tous deux de nombreux miracles.

 

L’un dit « Je suis la lumière dans la Lune et le Soleil ; la louange dans tous les Vêdas ; le son dans l’air ; la force masculine dans les hommes ; Le parfum pur dans la terre ; dans le feu la splendeur ; la vie dans tous les êtres ; la continence dans les ascètes. » L’autre dit « Je suis la lumière du monde, celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie ». Krishna dit : « Je suis la voie, le soutien, le seigneur, le témoin, la demeure, le refuge, l’ami. Je suis la naissance et la destruction ; la halte ; le trésor ; la semence immortelle. C’est moi qui échauffe ; qui retiens et qui laisse tomber la pluie. Je suis l’immortalité et la mort, l’être et le non-être, Arjuna. De moi réclament la voie du paradis les sages qui ont lu les trois Vêdas, qui ont bu le sôma, se sont purifiés de leurs fautes et ont accompli le Sacrifice. » Jésus dit : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, nul ne vient au Père que par moi ». Krishna dit : « Je suis l’Ame qui réside en tous les êtres vivants ; je suis le commencement, le milieu et la fin. » Tous deux finiront par monter au Ciel devant témoins. Il serait peut-être utile de préciser que Krishna est transpercé d’une flèche juste avant sa mort et Jésus est transpercé d’une lance. Mais les circonstances sont assez différentes. Jésus est percé sur son flanc gauche et Krishna à la plante de son pied. Jésus et Krishna descendirent tous les deux dans les mondes infernaux mais, contrairement à la légende moderne, Krishna n’a pas été crucifié (ou qu'on m’en apporte la preuve !). Enfin, tous deux ressusciteront après une terrible période de décadence.


Les Puranas et le retour de Krishna :
  Dans l’hindouisme, Vishnu représente la destinée du monde. Son nom signifie « la Voie ». Il est celui à qui toute chose doit obéir. Selon les Purâna, il s’incarne dix fois au cours de l’Histoire. Ses trois derniers avatars sont Buddha (l’illumination incarnée) Krishna (l’amour personnifié) et Kalki (le retour de Krishna). « Lorsque les pratiques enseignées par les Vedas auront presque cessé et que la fin de l’âge de Kali sera proche, une portion de cet être divin qui existe par sa propre nature spirituelle en la personne de Brahmâ, qui est le commencement et la fin, qui comprend toutes choses, descendra sur la terre. Il naîtra en tant que Kalki dans la famille d’un éminent Brahmane du village de Shambala, doté des huit facultés du surhomme. Par son irrésistible puissance, il détruira les barbares et les voleurs, et tous ceux voués à l’iniquité. Il rétablira alors la droiture sur la terre, et l’esprit de ceux qui vivront à la fin de l’âge de Kali sera éveillé et deviendra aussi transparent que le cristal. » – « Chaque fois que des rois ou dirigeants sombrent au plus bas de l’existence matérielle jusqu'à vivre comme des animaux, le Seigneur apparaît dans sa Forme spirituelle. Il montre sa puissance suprême. Il rétablit la vérité, trace la voie juste, accorde sa Grâce toute particulière aux croyants et accomplit des actes glorieux. Il se manifeste ainsi sous diverses formes sublimes selon les besoins du temps en différents âges. » (Bhâgavata Purâna 25) « Au crépuscule de l'âge présent, lorsque les rois seront devenus des voleurs, le Seigneur des seigneurs, Roi de l'Univers, naîtra d'un renom de Vishnu et sera nommé Kalki. Il apparaîtra monté sur un cheval blanc et tenant son épée, il traversera le ciel comme une comète. Il rétablira l'âge de pureté, punira les ignobles et réconfortera les justes, puis il détruira le monde. »

 
L’apocalypse et le retour du Christ : Les faits racontés par les Purâna et ce chapitre biblique sont quasi semblables : « Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait s'appelle Fidèle et Véritable, et il juge et combat avec justice. Ses yeux étaient comme une flamme de feu ; sur sa tête étaient plusieurs diadèmes ; il avait un nom écrit, que personne ne connaît, si ce n'est lui-même ; et il était revêtu d'un vêtement teint de sang. Son nom est la Parole de Dieu. Les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, revêtues d'un fin lin, blanc, pur. De sa bouche sortait une épée aiguisée, pour frapper les nations ; il les paîtra avec une verge de fer ; et il foulera la cuve du vin de l'ardente colère du Dieu tout-puissant. Il avait sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit : Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Et je vis un ange qui se tenait dans le soleil. Et il cria d'une voix forte, disant à tous les oiseaux qui volaient par le milieu du ciel : Venez, rassemblez-vous pour le grand festin de Dieu, afin de manger la chair des rois, la chair des chefs militaires, la chair des puissants, la chair des chevaux et de ceux qui les montent, la chair de tous, libres et esclaves, petits et grands. Et je vis la bête, et les rois de la terre, et leurs armées rassemblées pour faire la guerre à celui qui était assis sur le cheval et à son armée. Et la bête fut prise, et avec elle le faux prophète, qui avait fait devant elle les prodiges par lesquels il avait séduit ceux qui avaient pris la marque de la bête et adoré son image. Ils furent tous les deux jetés vivants dans l'étang ardent de feu et de soufre. Et les autres furent tués par l'épée qui sortait de la bouche de celui qui était assis sur le cheval blanc ; et tous les oiseaux se rassasièrent de leur chair. » (Apocalypse 19 :12-20)

 

Pour finir, si les ressemblances sont convaincantes, les enseignements le sont bien plus. Et si leurs préceptes ne sont pas communs, c’est qu’ils sont jumeaux !


Balder et Jésus

Balder le bon : « Balder est jeune comme d’autres sont grands, braves ou forts. Il a l’âge de l’enthousiasme. Il possède le plus magique de tous les pouvoirs : l’avenir lui appartiendra. A moins que la mort ne vienne briser son destin… Il possède plus de vertus qu’aucun autre : la sagesse, l’éloquence, la sensibilité. Si Thor est un dieu de la guerre, Balder est un dieu de la paix. Balder est un dieu romantique. Il croit que le monde renferme poésie et lumière. Il ignore la méchanceté et la laideur. Il aime les oiseaux et les fleurs. Plus que toute autre, le printemps est sa saison. Le jeune dieu apparaît si beau que des rayons de lumière semblent sourdre de son visage, de sa chevelure, de son corps. Il n’évoque pas seulement le soleil, il devient, véritablement le soleil, dans sa splendeur et son éternité. Balder est blond. Comme l’or ? Mieux encore, comme le blé.

 

Il y a en lui la promesse des épis, la certitude des aurores, la joie des moissons. Il éclaire le monde et le résume dans son sourire. Il n’est pas joyeux, il est la joie. C’est le dieu de la grande santé, du grand midi, de la grande promesse : le soleil ne peut pas mourir (ndlr : il ne peut, en effet, que ressusciter). Balder le Bon est le favori de la Nature, le préféré des dieux et le plus béni par les hommes. Il est le meilleur de tous et garde le sourire de celui à qui tout est facile. Sagesse et douceur sont pour lui naturelles. Jamais il ne s’emporte et jamais il ne se trompe. Et quand il parle, ce qu’il dit est si juste que jamais parole prononcée par lui ne pourrait être changée. Chaque mot, dans sa bouche, prend sa signification exacte. Sa voix est celle de la justice. Mais plus encore que l’équité, il apporte le bonheur. Avec lui, le plaisir devient joie profonde et lumineux éveil.

 

Balder demeure à Breidablik, le Large-Eclat. Ni saleté, ni malheur ne peuvent entrer dans son domaine, où tout n’est que pureté, lumière et gaîté. Dieu de la lumière, Balder a un frère, lui aussi fils d’Odin et de Frigg. Il est aveugle et se nomme Hoder. Sa triste infirmité en fait le dieu de l’obscurité. Il sera le destin, lui aussi atteint de cécité. Fait étrange pour un Ase, Balder n’a pas été chercher son épouse parmi les déesses d’Asaheim, ni même, comme certains dieux, parmi les géantes de Jotunheim. C’est à Mannaheim, sur la terre des hommes qu’il va découvrir et aimer celle qui sera sa fidèle compagne. Cette jeune fille se nomme Nanna et son père Nep, le Bourgeon. Elle n’est que fleur. Comme son bel époux, elle apparaît telle une radieuse image du printemps, du renouveau de la vie, de la beauté.

 

Balder et Nanna ont un fils, Forseti, le Président. Il possède une demeure appelée Glitnir, la Resplendissante. Le sol en est d’or et le plafond d’argent. Dans cette maison, tous les plaideurs se retrouvent pour soumettre leur cause au jugement du fils de Balder. Il a hérité de la clairvoyance de son père et il trouve toujours une sentence si juste qu’il parvient à réconcilier les adversaires autour d’une décision d’une parfaite équité. Il n’existe nulle part au monde pareil tribunal. La splendeur du dieu du printemps et de la déesse de la floraison illumine le monde, grâce à leur fils chéri Forseti le Justicier. » Jean Mabire, Légendes de la mythologie nordique.

 

Balder, le Christ nordique : Comme Jésus, Balder est le père de la justice. Il est le fils d’Odin. Hoder, son frère, rongé par la jalousie est semblable à Juda le frère de Joseph, et au disciple Juda qui trahira Jésus. C’est Hoder qui va le tuer, sous les conseils du malin (Loki). « J'ai vu Baldr, le Dieu ensanglanté, le fils d'Óðin, Son destin encore au repos ; Grande, élevée au-dessus de la plaine, une plante grandissait, Merveilleusement mince, le gui. » (Voluspa, 31) Jésus est crucifié en conséquence de la cupidité de Judas. Balder aussi est sacrifié en martyr, élevé sur un arbre, tué par du gui, au-dessus de la prairie. Il est le témoignage de l’innocence, de la joie, de la beauté, de la pureté et de la paix. Sa mort est la première étape vers le Ragnarok, de même, Jésus marque la mort de l’humanité première. Leur symbolique mortuaire est semblable. Ils représentaient le bien absolu, l'innocence que la médiocrité et la faiblesse du monde finiront par tuer.

 

Dans le christianisme comme dans l’Asatru nordique, nous sommes face à une destruction du monde. Une fois le Ragnarok venu, Heimdall sonnera de sa corne, comme les anges sonneront l’apocalypse. Durant cette ère, l’antique serpent biblique (le mal), s’incarnera sous trois formes principales, un dragon rouge chevauché d’une femme (la prostituée de Babylone) et deux chimères. Loki, quant à lui, lâchera le dragon Fenrir, le serpent Midgard et Hel, la déesse des morts. À la fin, Balder refera surface pour prendre part au monde nouveau, tandis que Jésus gouvernera son royaume. Dans les deux cas, l’arbre est un élément important. L’arbre-monde Yggdrasil va sauver les deux parents de la nouvelle humanité, Dans la Bible, l’arbre de vie réapparait, pour signifier que le royaume du Christ est une seconde naissance du paradis terrestre (le premier étant celui d’Adam et Eve).

(en cours d'écriture)

Que conclure ? Le christisme, connu actuellement sous une personnification hébraïque, est en réalité l'incarnation de la notion d'Agapè. Ce terme est l'essence même du Logos / du Dharma. Il se résume par cette formidable tryptique : printemps - soleil - innocence. Le Soleil est le père du printemps et l'esprit de l'innocence. C'est pour cette raison que Jésus est vu comme un enfant-roi : Il est le fils de la lumière, le printemps de l'humanité, le génie d'un monde à venir.

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